L'aménagement d'un territoire, est un acte important pour toute société, quelle que soit la taille de la zone considérée. Elle rassemble, autour d'un projet commun, différents acteurs, qui ont parfois des intérêts communs, mais aussi souvent différents.
Elle pose la question du "vivre ensemble".
À cet égard, l'étude de l'aménagement du territoire n'est pas seulement une question de planification ou de technique, par exemple pour la construction d'une route infra ou transfrontalière ou la manière dont les différents niveaux politico-administratifs interagissent ; c'est aussi une question sociale, culturelle et politique qui nécessite une lecture scientifique et politique.
Peut-on bien construire un projet ensemble par la concertation et le dialogue avec les acteurs et les institutions qui composent nos démocraties ? Pour quel avenir ? Avec quels moyens ? Ces questions ne sont pas neutres : à l'heure où nous devons protéger notre environnement, la planification consiste également à résoudre des conflits dans le contexte du marché unique européen - qui met les territoires en contact et en concurrence.
Cette dimension est importante, notamment à travers le phénomène nimby (not in My backyard), qui reflète un déplacement progressif du conflit dans notre société, du social vers le territorial. La participation du public et la méfiance, voire la perte de confiance des sociétés contemporaines envers la classe politique en sont les principales caractéristiques.
La frontière est avant tout le signal d’une limite, en l’occurrence celle de l’autorité d’un État. Elle assume à ce titre des fonctions identitaires ainsi que des fonctions liées au contrôle du territoire qu’elle délimite, fonctions qui peuvent être plus ou moins contraignantes selon les circonstances historiques, politiques, économiques ou sanitaires.
Or, les mutations économiques, sociales et technologiques actuelles et l’accroissement des interdépendances socio-politiques qui en résultent tendent à remettre en question le rôle traditionnel de la frontière et incitent à réduire les dysfonctionnements qui entravent le développement et la gestion harmonieuse des espaces transfrontaliers.
La ville frontalière de Ghanaue veut construire une liaison routière pour mieux desservir le sud de la ville. Ce projet rencontre l’intérêt de la ville d’Arrira en ce qui concerne le trafic transfrontalier et un obstacle majeur : ce projet traverse des zones protégées au titre des directives européennes natura 2000.
La municipalité d'Arrira veut convertir la voie le liaison (2 x 1 voie) entre les quartiers Sud de Ghanaue en une autoroute urbaine (2 x 2 voies), qui s'étendra à travers la vallée du Ghanbach et la forêt d'Arrira (également classées en zone natura 2000) jusqu'à sa périphérie ouest.
Les deux villes disposent d'un instrument commun pour la planification et le développement durable de leurs territoires: le schéma transfrontalier d’aménagement et de développement (STAD) dont l'objectif est d'assurer le développement transfrontalier, de faciliter la vie des habitants, d'accroître l'attractivité de la vallée du Ghanbach et de préserver l'environnement.
Le comité directeur du STAD, enceinte de démocratie participative transfrontalière, est composé de 70 participants au maximum, représentant 9 groupes d'intérêt et 2 groupes de journalistes. Le STAD a été développé sur la base d'une coopération transfrontalière très large, qui permet à tous les territoires, aux professionnels, experts et citoyens de contribuer, d'exprimer leurs attentes et de prendre en compte leurs spécificités.
Lors de l'évaluation du patrimoine naturel, une précieuse forêt de hêtres (chat sauvage et pic noir protégés), des prairies sablonneuses, des prairies naturelles (papillons protégés), des zones humides (crapaud géant), des cours d'eau (chauves-souris, pie-grièche écorcheur et libellules protégées) ont été découverts.
L'objectif de la simulation est de gagner une majorité de participants au projet que vous souhaitez défendre et/ou, en cas d'échec, de faire des concessions à votre propre projet - sans le dénaturer - afin qu'il puisse être accepté par une majorité de participants dans le respect des contraintes et critères environnementaux établis par natura 2000.
Ce serious game comporte deux procédures d'évaluation: l'une individuelle, l'autre, après discussion, collective. Il s'agit donc de trouver le juste équilibre entre votre réussite individuelle et la réussite collective, et de faire en sorte que tout le monde se serre les coudes.